Estelle Zita GNAHORÉ, femme perfectionniste et déterminée. Cette vannière de 36 ans, nous a conquis par son caractère. Dirigeant une équipe de collaborateurs, majoritairement masculine, cette femme entreprenante, nous accueille dans ses ateliers situés en Zone 4 dans la commune de Marcory. L’ambiance est bonne enfant certes, mais le travail très appliqué.
Mama.zita.vannerie
Quel est votre parcours ?
Mon intérêt pour les activités manuelles débute dès l’enfance. J’étais une enfant attirée par le bricolage. J’avais toujours les mains occupées à découvrir des matières et créer… En novembre 2008, je suis attirée par un magazine français de décoration et design. J’y découvre les meubles faits en rotin, raphia… en fibres naturelles. Je m’y intéresse depuis lors.
J’avais trouvé ma voie : fabriquer des meubles en fibres naturelles. Je me renseigne dans mon entourage. Mon cousin me conseille de me rendre sur le boulevard de Marseille pour y rencontrer des artisans spécialisés dans la vannerie. Je démarre donc en janvier 2009 à apprendre le métier en découvrant différentes techniques de travail : tissage, matières…
Quelques mois plus tard, je vends ma première œuvre inachevée à mon goût. C’était un tableau composé de coquillages, de sables, de matières recyclées. Ma première cliente, tombe sous le charme de ce tableau et me l’achète malgré mes réticences.
Tout part de là, je vends ensuite une autre œuvre et je fais un bénéfice de 50000 F CFA. Je me spécialise dans les meubles de décoration : fauteuils, tables et chaises, lits, abats jours…
Présentez-nous votre métier ?
Je suis artisane vannière, spécialisée dans la confection et la vente d’articles de vannerie depuis 2009. Je travaille sur du raphia, des lianes, du rotin, des fibres de bananier et de la jacinthe d’eau.
Quelle est votre matière préférée ?
J’aime travailler sur toutes les matières particulièrement sur les fibres de raphia, la liane car elle constitue l’ossature du meuble. Elle solidifie la structure. Ces deux matières résistent longtemps au temps. La liane à 20 ans de durabilité et le raphia 15 ans.
Je découvre actuellement avec beaucoup d’intérêt la jacinthe d’eau. C’est une plante très invasive qui encombre la lagune Ebrié d’Abidjan.
Quelles sont les difficultés rencontrées dans votre métier ?
J’ai quotidiennement des difficultés d’approvisionnement de matières premières. Mes fournisseurs sont pour la plupart à l’étranger : mes fibres de raphia proviennent du BÉNIN par exemple ou d’ASIE. Certaines matières premières sont achetées en Côte d’Ivoire. Pour l’instant, je récolte avec une équipe la jacinthe d’eau sur les rives de la lagune Ebrié.
Aussi, je suis installée sur un site précaire situé pas loin de la lagune. Le lieu n’est pas adapté pour stocker du matériel. On n’est pas à l’abri d’intempéries. Je recherche un meilleur site pour mon équipe composée de 8 artisans d’hommes et 2 nouvelles femmes recrues.
Quels sont vos projets ?
Avant tout, j’aimerais être installée sur un site qui me permettrait d’accueillir une équipe beaucoup plus grande et avoir la possibilité de stocker du matériel et exposer mes œuvres. Mon souhait serait d’ouvrir une école de formation pour enseigner mon métier.