BEMO COLLECTION, la marque née de la rencontre entre un commercial Ivoirien et un cordonnier burkinabé de quartier. Découvrons le parcours des fondateurs de cette entreprise de confection de chaussures et de maroquinerie.
Mon souhait serait d’installer une boutique BEMO dans un quartier huppé d’Abidjan, avoir une représentation en France et créer une chaîne de distribution de mes produits.
Léonce DASSERI
Pourriez-vous nous parler de votre parcours ?
Mon parcours est atypique car j’ai évolué dans plusieurs secteurs d’activité avant d’arriver à la maroquinerie : j’ai été organisateur de spectacle, professeur dans un lycée français, chauffeur …
Je suis Léonce DASSERI, diplômé en Gestion commerciale, je me suis converti en Artisan Bottier car je suis un amoureux des chaussures et de leur environnement. Il y a quelques années, j’ai fait la connaissance d’Abdoulaye BOUGOUPIGA, le cordonnier de mon quartier ; c’est auprès de lui que j’apprends les métiers de Cordonnier et de Bottier. On finit par s’associer : Abdoulaye et moi fabriquons tous les deux des chaussures ; mais j’ajoute à notre travail mes compétences en Gestion commerciale en développant la vente.
Racontez-nous l’histoire de votre marque. Quelle est l’origine de ce nom ?
La marque BEMO nait de ma rencontre avec Abdoulaye B. Cordonnier. BEMO est la combinaison de mon ethnie Bété et Mossi, celle de mon partenaire. On a décidé de choisir ce nom pour réaffirmer l’unité fraternelle des peuples Ivoirien et Burkinabé malgré la crise politico-militaire qu’a vécu mon pays la Côte d’Ivoire en 2002.
Abdoulaye et moi avons démarré notre activité avec 65 000 F CFA dans un atelier installé dans une arrière cour. C’est à force de travail acharné et sans compter mes heures que j’apprends à fabriquer des chaussures et je me spécialise dans la patine : un traitement de couleur de la chaussure. Notre marque est reconnue pour ces articles en patine.
Quelle est la commande qui vous a fait connaître ?
Parlez nous de votre technique de production. Et où sont fabriquées vos chaussures ?
Nos chaussures sont faites essentiellement sur mesure à la main ; nous nous aidons aussi d’une machine à coudre. Utilisant des méthodes traditionnelles de fabrication, nous acceptons peu de commande car nous travaillons avec minutie et passion.
Notre atelier de production est situé à Port Bouet dans la commune d’Abidjan, c’est de là que nous expédions partout dans le monde.
Présentez-nous votre équipe
Chez BEMO, nous sommes composés d’une équipe de 5 :
- Abdoulaye et Vanne Christ, les deux « Tigiers »
- Maryline, Chargée du glaçage, de la patine et des couleurs
- Jean, le « Semellier » et moi-même Léonce, Gérant à multiples casquettes qui donne un coup de main à l’équipe.
Quels sont vos circuits de distribution ?
Nous offrons un service de proximité à notre clientèle qui n’est pas très grande. Une fois la commande passée via internet, nous effectuons la livraison. Je me charge des livraisons dans la commune d’Abidjan car je tiens personnellement à rencontrer et connaître nos clients. Pour les commandes hors d’Abidjan, nous faisons appel aux services de DHL.
Quelle est votre gamme de prix ? Quel type de clientèle avez-vous ?
Nos prix ont bien évolué depuis la confection de notre première paire de chaussures. Nous sommes passés de 25000 F CFA à 75000 F CFA. Cette augmentation est due à la loi du marché : nous avons investi dans la qualité de nos matières de production.
Notre clientèle se situe dans une tranche d’âge située entre 25 et 65 ans. Nous avons affaire à des personnes de divers secteurs d’activité qui font attention à leur image et qui soutiennent le MADE IN COTE D’IVOIRE en faisant le choix de consommer localement.
Fabriquez-vous que des chaussures ?
Non évidemment car nous fabriquons tout ce qui est à base de cuir, de textile… On évolue aussi dans la maroquinerie (confection de sacs, valises, accessoires..). On habille même des meubles (fauteuils…)
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans votre secteur d’activités ?
Nous rencontrons malheureusement beaucoup de difficultés : trouver une main d’œuvre qualifiée, avoir de la matière première de bonne qualité sur place …
Il faudrait aussi noter que le métier d’artisan n’est pas valorisé en Côte d’Ivoire. Penser que des créations conçues en Côte d’Ivoire devraient se vendre à vil prix. Et pourtant nous effectuons un travail minutieux et de qualité avec de la matière première importée de bonne qualité.
Auriez-vous des conseils à donner aux jeunes artisan(e)s bottiers ?
Je dirai aux jeunes artisans d’avoir un modèle et de croire en leur étoile.
+ 225 01 53 32 41 24
