Nous avons interviewé Nadine N’DIA, Créatrice Les doudoux dingues. Cette retraitée franco ivoirienne qui fait le bonheur des enfants par ses créations loufoques. Pour commencer, « ces petits machins » originaux, farfelus, bizarres mais sympathiques sont tout simplement dingues.
Quand j’étais petite, clouée au lit par la maladie, j’ai appris à coudre, broder, tricoter enseignée par mes grands-mères qui venaient me garder. C’était à une époque où les jeux vidéo n’existaient pas. J’ai donc cousu tout au long de ma vie ! Les Doudoux dingues, c’est une continuité naturelle. Je n’imaginais pas une retraite oisive.
L’impulsion, c’est ma fille qui me l’a donnée en me sollicitant pour réaliser des livres en tissu ; elle anime des ateliers lecture pour bébés. Puis, j’ai eu envie de coudre des doudous originaux pour mes petits-enfants. Leur succès a été un excellent stimulant.
Racontez-nous la création de votre marque LES DOUDOUX DINGUES ? Le nom est très original ?
La marque a moins d’un an. Je cherchais un nom, je l’ai trouvé en déambulant dans une rue en France . Dans une vitrine, j’ai vu des sacs à dos vraiment rigolos nommés les Déglingos . Je me suis dit que je devais chercher dans ce sens. Mes doudous seraient différents un peu fous.
L’expression « doux dingue » m’est venue. C’est une forme désuète qui décrit une personne originale, farfelue, bizarre mais sympathique. Le mot doux a été remplacé par doudoux !
Quelle est votre source d’inspiration ? Et quelles sont les matières que vous utilisez pour la conception de vos doudous ?
Dans tous les domaines où il y a création, on a tendance à penser que les idées arrivent comme ça, par miracle ! Pouf ! C’est en partie faux.
Au départ, il y a bien un petit truc mystérieux qui fait jaillir des idées. Après il y a du travail, des recherches, des croquis, des images engrangées, des erreurs et des ratages. Je teste chaque doudou sur mes petits-enfants qui font le contrôle qualité !
J’ai toujours adoré le pagne que j’utilise régulièrement dans ma peinture. Concernant le rembourrage, c’est de la ouate et les petits accessoires sont dénichés dans les merceries de quartier.
En résumé, mes pagnes sont repérés en trainant dans les marchés. Ensuite, je conçois les croquis des patrons en harmonisant les couleurs.
Et travailler l’intensité du regard pour arriver à donner une âme à mes « machins » en chiffon !
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ? Votre secteur est-il compétitif ?
Difficultés ? Non, je refuse d’en avoir. Je suis une retraitée qui n’a pas d’obligation de réussite. Mon atelier est installé à mon domicile dans un coin dédié. Ma volonté n’est pas d’augmenter ma production, je veux continuer à faire naitre des doudoux à mon rythme .
Embaucher, former, donner des consignes, contrôler, ne sont pas des étapes que je souhaite franchir dans l’immédiat ! Les « doudoux dingues » resteront un plaisir. Il n’y a aucun questionnement propre d’ordre commercial. En l’occurrence, mes doudous se vendent bien parce qu’il y a une demande auquel cas je risquerais d’envahir la maison. Je manque de fibre commerciale, je suis même très incompétente dans la vente.
Quels sont vos projets ?
Aucun projet en particulier à part celui de réaliser tous les doudoux que j’ai en tête. Je suis toujours étonnée par le succès de ces petites bêtes. Mais ma production restera confidentielle.
Ma page Facebook me met en relation avec des amateurs que je reçois avec plaisir.
Quel est votre circuit de distribution ? En résumé, où et comment se vendent vos doudous ?
Au cours de quelques expos ou salons artisanaux. En réalité, je n’aime pas vraiment ça je préfère la tranquillité de mon petit atelier.
Les grands comme les petits enfants aimons les histoires, auriez-vous une anecdote sur vos doudous à nous raconter ?
Je peux vous rapporter la remarque d’une dame qui me dit que mes doudoux ne ressemblent à rien et à qui je réponds que c’est exactement ce que je cherche …
Ou du regard noir de ma petite-fille de 4 ans qui voit une cliente partir avec ses achats et qui me dit « Mamie, pourquoi tu fais ça ? ». En fait elle est comme moi, je n’aime pas quand ils s’en vont ces doudoux dingues !