Yussef DIAWARA est un artiste autodidacte qui travaille à partir de matériaux recyclés. Doté d’une énergie et imagination débordantes, il arrive à transformer tous types d’objets de la récupération. « Mon art me fait vibrer » avoua t il au cours de notre interview. Je pense et je vis art ». Découvrons l’histoire de Yussef, ce artiste créatif et passionné par son métier.
DIAWAR’ART CONCEPT
Racontez nous votre parcours ?
Je suis Yussef Diawara, jeune artiste ivoirien. Je suis né à Daloa. Mon grand père de nationalité gambienne a immigré en Côte d’Ivoire où il a rencontré ma grande mère qui était de nationalité ivoirienne. Mon père est l’ainé d’une grande fratrie.
J’ai perdu mes parents : mon père chirurgien est décédé avant ma mère. Au décès de ma mère en 1999, je perds tout repère et j’arrête mes études au lycée. Ma mère était sage-femme.
C’est aux côtés d’un aîné de mon quartier que je découvre la bijouterie. Il m’apprend le métier pendant 4 ans. Quelques années plus tard, je change totalement d’activités et je me lance dans la calligraphie. J’évolue sur tout type de support. J’ai fait de la calligraphie sur des véhicules, des vêtements…
Suite à la guerre civile en Côte d’Ivoire, je rejoins la capitale, Abidjan en 2006. Après avoir enchainé des petits boulots, je suis embauché comme colleur d’affiches publicitaires chez MANDINGO, une maison d’édition. Ayant des notions de dessin, mon employeur m’envoie pour 6 mois en formation d’Infographie au journal satirique GBICH.
En 2019, le secteur de l’édition, battant de l’aile, je fus parmi les premières personnes à être licenciée après 7 ans d’ancienneté pour raisons économiques. C’est seulement après mon licenciement, que j’ose me lancer dans le recyclage.
Décrivez-nous votre atelier et une journée type de travail
Mon atelier est installé dans la commune d’Abobo, je travaille dans l’arrière cour du domicile de mon oncle.
Parlant de mes journées, elles varient selon les commandes. Je travaille actuellement sur du bois de palettes par exemple. Je reçois beaucoup de commandes pour des cérémonies de mariage.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans l’exercice de votre métier ?
J’ai beaucoup de difficultés d’approvisionnement pour des commandes. ll arrive fréquemment que certains magasins soient en rupture de stock. Ce qui m’oblige par moment à parcourir toute la ville d’Abidjan pour des matériaux.
Par contre, je ne rencontre aucune difficulté pour mes propres créations à base d’objets usagés ; entre mes voisins qui m’apportent des objets et mes propres trouvailles. Il y a de quoi tenir.
Quels sont vos projets ?
Mon plus grand projet est d’avoir un local. Je créerai sans cesse. Il me faut un local pour exposer mes œuvres car j’en ai plusieurs. Je souhaiterais aussi montrer au public, la richesse du recyclage. Avec un local, je pourrais également recruter et former des jeunes.
Parlez-nous de vos bidons personnalisables créés pendant le confinement
La création de ce bidon est arrivée par le plus grand des hasards. Je suis venu en aide à une personne âgée de mon quartier qui n’arrivait pas à s’offrir un kit de lavage Covid.
Le prix (25000 F CFA) qu’on lui avait proposé était trop élevé à mon goût pour une personne modeste. Ça m’a donné l’idée de créer un kit bon marché à partir d’un bidon d’huile.
La promotion du bidon s’est faite via les réseaux sociaux grâce à une amie qui a beaucoup de fans. Grâce à elle, la magie des réseaux sociaux s’est opérée. Je croulait sur les commandes.
Mon kit de lavage COVID était vendu à 10000 F. C’est un produit qui s’est vraiment très bien vendu. J’ai reçu des commandes de certains lycées français, d’entreprises, de particuliers…